Lorsque j’ai reçu ma carte de
« grand voyageur club » au look bien « gold », bien
« VIP », sans avoir rien demandé à personne, et surtout pas à
monsieur SNCF, je me suis demandé :
« C’est
quoi le programme ?
-
« Plus tu voyages, plus tu gagnes ! »
C’est donc ça… ce sont en moyenne
mes 20 heures par semaine, mes 100 heures par mois et mes 1200 heures par an,
soit, dans le jargon de la vraie vie, mes 50 jours par an passés dans les
trains, qui me valent d’être admise dans le club très, très select des salons
SNCF avec mes compères aux yeux cernés, à la mine grise et au moral proche du
« y a-t-il une vie après la mort ».
C’est dans ce décor de « no
way » et un peu en panne d’inspiration (merci « amie grande
voyageuse » qui saura se reconnaître de lancer des idées aussi farfelues ;
en même temps, Miss Patatounette est grande joueuse mais ne s’attendait pas à
ce Désert des Tartares*) qu’à germé
l’idée d’interroger monsieur et madame tout le monde sur la fameuse genèse du
« C’était comment ta demande en mariage, papa / maman ? ». Car il
faut bien se l’avouer, hormis les enfants personne n’ose poser cette question
indiscrète. En règle générale, la version soft c’est « … et vous êtes
ensemble depuis longtemps ? Vous vous êtes rencontrés comment ? »
mais personne ne poserait la question si intime du « Il est venu comment
le OUI ? ».
Je me suis rendue compte de cette
grande pudeur lorsque j’ai lancé le thème sur FB, lequel n’a pas récolté les
suffrages escomptés, et surtout lorsque j’ai commencé mon micro-trottoir et
qu’on m’a regardé avec des yeux de merlan frit. J’ai tout de suite compris que
j’allais ramer longtemps, longtemps… mais au final je suis arrivée à bon port.
Alors, merci à
Enzo, No&Ni, Eve, Emeline et Céline de m’avoir livré un peu de votre
« histoire d’amour ».
Voici des bribes de vies
émouvantes, drôles, enfantines, sincères, simples comme Miss Patatounette les
aime.
« Je voulais surprendre ma
douce et belle.
Quel meilleur endroit que de
prendre la boîte qui a portée sa bague de fiançailles et d'y mettre un
« taralli » (petit gâteau apéritif sec à l'huile d'olive en forme
d'anneau), l’une des spécialités de sa région familiale en Italie.
Il me fallait aussi un moment
symbolique. L'idée m’est venue de nous inscrire à la course « Paris-Versailles »
et de la faire en couple. C’est ainsi que la bague alimentaire bien cachée dans
mon sac à dos a parcouru les 16,3 km avec sa fameuse côte de 2,1 km.
A l'arrivée de notre petite
balade dominicale je lui laisse le temps de respirer.
Je la retrouve au point de
rassemblement « Rome ».
Je la regarde, je sors la boîte, j'ouvre
délicatement l’écrin et lui demande si elle veut devenir ma femme.
Elle me regarde surprise, chamboulée
et fatiguée, et me dit « merci » en dévorant la bague.
J'ai réussi à lui arracher un « je
vais réfléchir » - flop, pour l’instant romantique, je sais…
Depuis, cette âme délicate et
douce m'a donnée son cœur et s'est lancée dans l'aventure avec moi ».
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No&Ni, mariée depuis 39 ans
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No&Ni, mariée depuis 39 ans
« J'ai connu mon futur mari
en novembre 1974. Neuf jours après, j'allais avoir 19 ans.
Mes parents n'habitaient pas en
France à ce moment-là.
J'ai commencé à les habituer au
prénom de mon "copain", au fur et à mesure, dans les lettres que je
leur écrivais (car pas de téléphone et encore moins de mails).
En avril 1975, quand ils sont
arrivés en France pour un congé de 2 mois, j'ai fait les présentations et mes
beaux-parents les ont invités pour la Pentecôte 75. Mais toujours rien
d'officiel.
C'est en novembre 75, pour mes 20
ans, que mon « copain », sur les conseils de sa mère, m'a emmené chez
un bijoutier pour me faire choisir ... une paire de boucle d'oreilles pour
oreilles percées ... sauf que je n'avais pas les oreilles percées !
Ma belle-mère lui avait dit que
c'était le seul bijou que je n'avais pas et pour cause. Elle-même n'avait pas
remarqué que mes oreilles n'étaient pas percées ! Grrrrr !!!
Je n'ai pas osé devant la
bijoutière (qui était la mère de la femme du frère aîné -autrement dit la
belle-mère de mon futur beau-frère) contredire cette idée qu'il trouvait
originale car il se démarquait par rapport aux autres qui offraient une bague.
Bref, je me suis fait percer les
oreilles ce jour-là - à contrecœur je l'avoue car je ne m'attendais pas à me
faire "charcuter"- mais maintenant je suis très contente de pouvoir
porter ce genre de bijou.
Remarque : encore à cette époque,
le fait qu'un homme offre un bijou à une femme signifiait qu'il voulait
officialiser et confirmer son choix. Nous n'avons jamais fait de demande
officielle en mariage mais pour nos parents respectifs, cette démarche (offrir
un bijou) y répondait. »
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Eve, 35 ans, mariée
depuis 7 ans
« J’avais fait de la future
demande en mariage un jeu : à chaque fois qu’il me tenait la main,
m’appelait par mon prénom… je répondais « Oui ...tu veux me demander
quelque chose… ? ».
Il est vrai que j’avais envie de
revêtir également ce statut « d’épouse », face à un homme
divorcé ! J’avais d’ailleurs repéré (lourdement), dans la vitrine d’un
bijoutier, la bague que j’aimerais qu’il m’offre !
Pourtant, il m’avait prévenue :
sa demande ne surviendrait certainement pas un 14 février (déjà fait avec « l’Autre » !).
C’est donc en toute innocence que,
revenant du travail le soir, j’ai pu découvrir sur la table de la salle à
manger une petite carte pour la Fête des Amoureux.
Je l’ai lue devant lui, très
scolairement. Page de gauche d’abord (bonne fête ma Valentine, tu as changé ma
vie, je t’aime et blablabla) avant de découvrir en lettres capitales, précédé
d’une grosse flèche, sur la page de droite le fameux VEUX TU
M’EPOUSER ?
Sur la table, d’ailleurs, mon
amoureux m’a fait remarquer qu’il y avait un petit porte-photo, auquel était
accrochée la fameuse bague de fiançailles … je ne l’avais même pas vue !
Alors là, même si je suis
pourtant une cérébrale et que j’ai parfois du mal à ressentir passionnément les
choses, mon petit cœur s’est vraiment serré, j’étais émue
de vivre « LE MOMENT », de sentir au plus profond de mon être qu’il
s’agissait d’un tournant dans ma vie. Je lui ai répondu
« OOOOOOOOuuuuuuuuuuiiiiiii », avant que nous allions sortir le chien
ensemble, car c’est au quotidien qu’on écrit l’amour, n’est-ce-pas ?
A noter- Le dîner au restaurant
qui suivit cette demande eut une saveur particulière en ce 14 février
2006 : c’était la première étape de la construction de notre
famille ».
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Emeline, mariée depuis 3 ans
« Ma
demande en mariage a eu lieu lors d'un week-end en amoureux dans le sud de la
France.
Tout
le week-end a été magique: promenades, visites, baignade et petits restos. Tout
ce que l'on aime !
Mais
la grande surprise s'est déroulée le samedi soir : apéro au champagne,
petits fours et petits mots d'amour...
Nous
avions tous les deux les yeux embués et le sourire aux lèvres.
Il
y avait du monde tout autour mais c'est comme si nous étions seuls au monde,
dans notre bulle.
Cliché comme description ?! Peut-être, mais je ne
trouve pas d'autres mots pour décrire cet instant et ces émotions si spéciales
! »
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Céline, pacsée depuis 4 ans
« Nous ne sommes pas
encore mariés mais le « projet » mariage est quelque chose dont on parle entre
nous et qui nous tient à cœur. Sylvain m'a toujours dit : « j'attends que
ce soit toi qui me demande », par peur de me brusquer et, sans doute aussi, pour bousculer
les traditions… je ne sais comment ça sera, je
ne le prévois pas encore mais il est évident que ce sera une demande qui sortira
de l'ordinaire.
Pour notre PACS, nous
avons pris la décision conjointement. Nous attendions notre petite fille et
nous avions le besoin d'officialiser notre couple aux yeux de nos familles et
proches, de nous protéger.
Tout a été très
administratif. Je me
rappelle de l'austérité du lieu où il y avait placardé sur les quatre murs de
la salle d'attente « Interdit de fumer » et « Interdit
d'utiliser son portable » et moi j'avais l'impression que le mot « interdit »
me poursuivait presque jusqu'à la signature.
Notre
dossier sous les bras, nous voilà dans notre restau fétiche témoin de nos
moments de vie importants. Nous sommes heureux de ce moment, qui est un nouveau
pas de notre couple vers la vie commune.
Nous nous offrons nos
anneaux que volontairement nous n'avons pas souhaité graver de la date du PACS.
C'est peut être tout
simplement cela notre demande en mariage : cet échange symbolique et tacite
tourné vers l'infini. »
* Je cite ce livre
de Dino Buzzati qui m’évoque l’attente
interminable et vaine des protagonistes.