« J'ai connu mon futur mari
en novembre 1974. Neuf jours après, j'allais avoir 19 ans.
Mes parents n'habitaient pas en
France à ce moment-là.
J'ai commencé à les habituer au
prénom de mon "copain", au fur et à mesure, dans les lettres que je
leur écrivais (car pas de téléphone et encore moins de mails).
En avril 1975, quand ils sont
arrivés en France pour un congé de 2 mois, j'ai fait les présentations et mes
beaux-parents les ont invités pour la Pentecôte 75. Mais toujours rien
d'officiel.
C'est en novembre 75, pour mes 20
ans, que mon « copain », sur les conseils de sa mère, m'a emmené chez
un bijoutier pour me faire choisir ... une paire de boucle d'oreilles pour
oreilles percées ... sauf que je n'avais pas les oreilles percées !
Ma belle-mère lui avait dit que
c'était le seul bijou que je n'avais pas et pour cause. Elle-même n'avait pas
remarqué que mes oreilles n'étaient pas percées ! Grrrrr !!!
Je n'ai pas osé devant la
bijoutière (qui était la mère de la femme du frère aîné -autrement dit la
belle-mère de mon futur beau-frère) contredire cette idée qu'il trouvait
originale car il se démarquait par rapport aux autres qui offraient une bague.
Bref, je me suis fait percer les
oreilles ce jour-là - à contrecœur je l'avoue car je ne m'attendais pas à me
faire "charcuter"- mais maintenant je suis très contente de pouvoir
porter ce genre de bijou.
Remarque : encore à cette époque,
le fait qu'un homme offre un bijou à une femme signifiait qu'il voulait
officialiser et confirmer son choix. Nous n'avons jamais fait de demande
officielle en mariage mais pour nos parents respectifs, cette démarche (offrir
un bijou) y répondait. »
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Eve, 35 ans, mariée
depuis 7 ans
« J’avais fait de la future
demande en mariage un jeu : à chaque fois qu’il me tenait la main,
m’appelait par mon prénom… je répondais « Oui ...tu veux me demander
quelque chose… ? ».
Il est vrai que j’avais envie de
revêtir également ce statut « d’épouse », face à un homme
divorcé ! J’avais d’ailleurs repéré (lourdement), dans la vitrine d’un
bijoutier, la bague que j’aimerais qu’il m’offre !
Pourtant, il m’avait prévenue :
sa demande ne surviendrait certainement pas un 14 février (déjà fait avec « l’Autre » !).
C’est donc en toute innocence que,
revenant du travail le soir, j’ai pu découvrir sur la table de la salle à
manger une petite carte pour la Fête des Amoureux.
Je l’ai lue devant lui, très
scolairement. Page de gauche d’abord (bonne fête ma Valentine, tu as changé ma
vie, je t’aime et blablabla) avant de découvrir en lettres capitales, précédé
d’une grosse flèche, sur la page de droite le fameux VEUX TU
M’EPOUSER ?
Sur la table, d’ailleurs, mon
amoureux m’a fait remarquer qu’il y avait un petit porte-photo, auquel était
accrochée la fameuse bague de fiançailles … je ne l’avais même pas vue !
Alors là, même si je suis
pourtant une cérébrale et que j’ai parfois du mal à ressentir passionnément les
choses,
mon petit cœur s’est vraiment serré, j’étais émue
de vivre « LE MOMENT », de sentir au plus profond de mon être qu’il
s’agissait d’un tournant dans ma vie. Je lui ai répondu
« OOOOOOOOuuuuuuuuuuiiiiiii », avant que nous allions sortir le chien
ensemble, car c’est au quotidien qu’on écrit l’amour, n’est-ce-pas ?
A noter- Le dîner au restaurant
qui suivit cette demande eut une saveur particulière en ce 14 février
2006 : c’était la première étape de la construction de notre
famille ».
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Emeline, mariée depuis 3 ans
« Ma
demande en mariage a eu lieu lors d'un week-end en amoureux dans le sud de la
France.
Tout
le week-end a été magique: promenades, visites, baignade et petits restos. Tout
ce que l'on aime !
Mais
la grande surprise s'est déroulée le samedi soir : apéro au champagne,
petits fours et petits mots d'amour...
Nous
avions tous les deux les yeux embués et le sourire aux lèvres.
Il
y avait du monde tout autour mais c'est comme si nous étions seuls au monde,
dans notre bulle.
Cliché comme description ?! Peut-être, mais je ne
trouve pas d'autres mots pour décrire cet instant et ces émotions si spéciales
! »
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Céline, pacsée depuis 4 ans
« Nous ne sommes pas
encore mariés mais le « projet » mariage est quelque chose dont on parle entre
nous et qui nous tient à cœur. Sylvain m'a toujours dit : « j'attends que
ce soit toi qui me demande », par peur de me brusquer et, sans doute aussi, pour bousculer
les traditions… je ne sais comment ça sera, je
ne le prévois pas encore mais il est évident que ce sera une demande qui sortira
de l'ordinaire.
Pour notre PACS, nous
avons pris la décision conjointement. Nous attendions notre petite fille et
nous avions le besoin d'officialiser notre couple aux yeux de nos familles et
proches, de nous protéger.
Tout a été très
administratif. Je me
rappelle de l'austérité du lieu où il y avait placardé sur les quatre murs de
la salle d'attente « Interdit de fumer » et « Interdit
d'utiliser son portable » et moi j'avais l'impression que le mot « interdit »
me poursuivait presque jusqu'à la signature.
Notre
dossier sous les bras, nous voilà dans notre restau fétiche témoin de nos
moments de vie importants. Nous sommes heureux de ce moment, qui est un nouveau
pas de notre couple vers la vie commune.
Nous nous offrons nos
anneaux que volontairement nous n'avons pas souhaité graver de la date du PACS.
C'est peut être tout
simplement cela notre demande en mariage : cet échange symbolique et tacite
tourné vers l'infini. »
* Je cite ce livre
de Dino Buzzati qui m’évoque l’attente
interminable et vaine des protagonistes.